Naviculaire accessoire

Votre pathologie

Le scaphoïde accessoire correspond à une variante de l’anatomie habituelle du naviculaire. En effet, celui-ci est composé de deux parties dont une principale correspondant à la forme normale de cet os et d’une 2ème sous forme d’un nodule osseux habituellement de la taille d’un dé accolé à la partie interne du premier. Il s’agit d’un problème constitutionnel avec une jonction interosseuse en fibrocartilage. Dans l’immense majorité des cas, cette variation de l’anatomie est parfaitement tolérée mais peut dans certains cas occasionner un conflit avec le bord de la chaussure ou des douleurs à la marche et à l’effort. On retrouvera dans les facteurs favorisants :


  • l’excès pondéral,
  • le pied plat valgus,
  • les antécédents traumatiques avec déstabilisation du noyau osseux,
  • la raideur des chaînes musculaires postérieures,
  • les contraintes excessives occasionnées par l’activité sportive ou le port de charges.

Les manifestations cliniques correspondront dès lors à une douleur sur cette excroissance au démarrage, à l’effort, au contact. L’origine de la douleur est l’installation de micromouvements entre les deux pièces osseuses engendrés par la traction du tendon jambier postérieur qui s’attache sur le petit fragment.


Vos examens préopératoires

Ils comporteront des radiographies face-profil en charge qui permettent de bien visualiser le noyau osseux. L’échographie permettra d’évaluer la présence ou non de phénomènes inflammatoires et d’évaluer la qualité du tendon jambier postérieur. La résonance magnétique confirmera la déstabilisation du noyau par le biais d’un hypersignal inflammatoire à la jonction entre les deux pièces osseuses.



Nos critères d'intervention

Dans l’immense majorité des cas, le traitement reste un traitement médical par :


  • perte de poids
  • port de semelles orthopédiques pour corriger le pied plat valgus et l’excès de contrainte sur le noyau osseux
  • les antiinflammatoires par voie orale ou par injection locale en mésothérapie
  • les modifications de l’activité sportive ou professionnelle
  • modification du chaussage en utilisant des chaussures dont le contrefort est plus stabilisant
  • les infiltrations sont à proscrire car le risque de lésion tendineuse est important

La chirurgie d’ablation du noyau osseux et de réamarrage du tendon ne pourra être proposée qu’en cas d’échec du traitement médical. La connotation esthétique de ce relief osseux ne doit pas amener à poser une indication opératoire. Il s’agit d’une chirurgie légère et pour laquelle une cicatrisation de 6 semaines protégée en plâtre est nécessaire.



Synthèse du bilan préopératoire

Vous présentez un relief au bord interne du pied responsable de douleurs à la marche et au sport non améliorées par l’utilisation rigoureuse de semelles orthopédiques associées à un traitement local antiinflammatoire. Les radiographies confirment la présence d’un noyau osseux surnuméraire et la résonance, le caractère décompensé de cette anomalie. Une chirurgie d’ablation du noyau et de réamarrage du tendon jambier postérieur peut vous être proposée.



Techniques chirurgicales

Cette chirurgie s’effectue sous anesthésie locorégionale la plupart du temps en ambulatoire. Le patient est installé sur le dos et un garrot est placé sur le membre inférieur. La durée opératoire est courte d’environ ½ heure et elle consistera en la réalisation d’une voie d’abord (cicatrice) en regard de la tuméfaction et d’un décollement progressif du noyau de ses attaches tendineuses. On procèdera ensuite en l’avivement de la zone de fibrocartilage et en la mise en place d’une ancre afin de réamarrer le tendon sur sa zone de cicatrisation. La fermeture cutanée est obtenue à l’aide d’un fil résorbable et une attelle plâtrée est placée afin de protéger cette réparation de tendon. Cette chirurgie est peu douloureuse et peut tout à fait être gérée par des antidouleurs classiques à domicile. Les déplacements pourront s’effectuer à l’aide de deux cannes béquilles, le plâtre étant un demi-plâtre fragile et cassant à l’appui.



    Hospitalisation

    Chirurgie ambulatoire dans la plupart des cas.



    Autonomie postopératoire

    Les déplacements s’effectuent à l’aide de deux cannes béquilles pendant les 15 premiers jours puis un plâtre de marche peut être proposé pour 4 semaines. La conduite du véhicule est interdite pendant la durée du plâtre.



    Protocole de rééducation

    A la 6ème semaine, le plâtre sera ôté et la rééducation pourra débuter. Elle consistera en :

    • une récupération d’amplitude globale
    • une mobilisation de la cicatrice
    • une tonification progressive du tendon jambier postérieur
    • une rééducation à la marche et un travail proprioceptif

    Une vingtaine de séances sont en général nécessaires pour obtenir le résultat. La reprise d’activité sportive doit être différée au 4ème mois postopératoire.



    Incapacité de travail

    Elle varie entre 6 semaines et 12 semaines postopératoires.



    Complications éventuelles

    Les douleurs résiduelles varient entre 5 et 67% des cas dans la littérature. Celles-ci sont d’autant plus fréquentes que l’instabilité préopératoire est associée à une douleur non expliquée et sans traitement ciblé.

    • Douleurs résiduelles sur le site opératoire. Ce risque est majoré par la présence d’un surpoids associé ou non à un pied plat valgus. Des semelles orthopédiques sont alors nécessaires pour soulager le tendon jambier postérieur
    • Les infections
    • Les algodystrophies
    • Les phlébites
    • Les adhérences cicatricielles


    Calendrier

    Nous vous invitons à vérifier qu’un rendez-vous postopératoire vous a été programmé à 15 jours de l’intervention. Il aura lieu au dispensaire afin de procéder à l’ablation des fils et en la mise en place d’un plâtre en résine de marche. Un second rendez-vous à 6 semaines permettra l’ablation du plâtre et le début de la rééducation.

Responsable éditoriale et rédaction des textes et des vidéos de cette rubrique

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